Justin Trudeau qualifie les nouvelles propositions de l'Alberta sur le traitement des jeunes transgenres de « plus anti-LGBT que partout ailleurs au pays ».
Le premier ministre du Canada a dénoncé la décision de la première ministre de l'Alberta, Danielle Smith, de mettre en œuvre ce qu'il a appelé ses politiques anti-LGBT
quelques jours après que celle-ci a partagé la scène avec Tucker Carlson, figure médiatique américaine d'extrême droite
.
Il est révélateur que la semaine après avoir accueilli le conservateur américain d'extrême droite Tucker Carlson dans sa province [et s'être assise] avec lui sur scène, Danielle Smith ait maintenant mis de l'avant les politiques les plus anti-LGBT de tout le pays
, a déclaré M. Trudeau à Waterloo, en Ontario, vendredi.
La semaine dernière, les ministres Randy Boissonnault, Pablo Rodriguez et Steven Guilbeault, entre autres, ont fait bloc commun pour fustiger le fait que Danielle Smith a partagé la scène avec la personnalité controversée Tucker Carlson, à Calgary. Il s'agissait d’un événement que l'ex-vedette de Fox News avait organisé et mis à profit pour dénoncer fermement Justin Trudeau et son gouvernement.
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M. Boissonnault, qui est également le député fédéral franco-albertain de la circonscription d’Edmonton-Centre, estimait que, à travers ses propos visant des responsables politiques canadiens, Tucker Carlson veut semer les germes de la division dans le pays, en jetant l’anathème notamment sur des personnes de la communauté LGBTQ+.
L'Alberta s'apprête à légiférer
Mercredi, Danielle Smith a annoncé, dans une vidéo publiée sur X, des changements radicaux dans les politiques de l'Alberta en matière d'identité de genre, de sport et d'opérations chirurgicales. Elle a confirmé ses intentions lors d'une conférence de presse jeudi.
Mme Smith a déclaré que les bloqueurs de puberté seront interdits aux enfants de 15 ans et moins, tandis que les mineurs de 17 ans et moins ne pourront pas subir d'opération chirurgicale « du haut » ou « du bas ».
En vertu de cette politique, les élèves de 15 ans et moins devront obtenir l'autorisation de leurs parents pour utiliser un nom ou un pronom différent à l'école. Les femmes transgenres ne pourront pas non plus participer à des compétitions sportives féminines.
Justin Trudeau a déclaré que les jeunes LGBT au Canada sont parmi les plus vulnérables au suicide et que que les parents et les gouvernements doivent les protéger, plutôt que de les cibler.
Si la première ministre Smith veut se battre contre quelqu'un, qu'elle se lève et se batte pour les Canadiens en faveur d'une baisse des prix des produits alimentaires, d'un carburant abordable, d'une augmentation du nombre de logements et de la lutte contre le changement climatique
, a déclaré M. Trudeau.
Luttez avec nous pour défendre les droits des Canadiens vulnérables. Ne vous battez pas contre les jeunes LGBT vulnérables.
Mme Smith a indiqué que son gouvernement présenterait à l'automne un projet de loi visant à soutenir les changements de politique prévus.
M. Trudeau a été interrogé sur la manière dont son gouvernement réagirait si cette loi était adoptée, mais il n'a pas donné beaucoup de précisions.
En tant que gouvernement fédéral, nous serons toujours là pour protéger les plus vulnérables, en particulier les jeunes LGBT qui ont besoin de savoir qu'il y a des gens dans tout le pays qui se battent pour eux
, a déclaré M. Trudeau.
Le premier ministre du Canada a précisé que ce combat n'est pas seulement le sien. Il salue les nombreuses réactions négatives qui fusent de la part de personnes préoccupées par l'impact des politiques proposées par Danielle Smith.
Nous constatons qu'un certain nombre d'Albertains, qu'il s'agisse de médecins, d'enseignants ou d'organisations communautaires, expriment directement leurs préoccupations concernant cette politique anti-LGBT à l'égard des jeunes, à leur première ministre
, a-t-il déclaré.
Des médecins et des défenseurs des droits des personnes transgenres ont qualifié ces changements d'intrusifs et de nuisibles, mais Danielle Smith affirme qu'ils sont nécessaires pour s'assurer que les jeunes ne prennent pas de décisions médicales qui changeraient leur vie et qu'ils regretteraient à l'âge adulte.