Un article écrit par Radio-Canada

Le ministre des Finances en désaccord avec les plans d’Hydro-Manitoba

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Le ministre des Finances, Adrien Sala, affirme que le gouvernement néo-démocrate souhaite que les futures infrastructures d'Hydro-Manitoba appartiennent au secteur public.Cliquez ici pour afficher l'image d'en-tête
Le ministre des Finances, Adrien Sala, affirme que le gouvernement néo-démocrate souhaite que les futures infrastructures d'Hydro-Manitoba appartiennent au secteur public.

Le gouvernement du Manitoba et la présidente-directrice générale de Manitoba Hydro sont en désaccord sur les moyens de répondre à la demande croissante en électricité.

Plus tôt cette semaine, la PDG de la société d’État, Jay Grewal, a déclaré lors d'un événement organisé par la Chambre de commerce du Manitoba qu’Hydro-Manitoba devra augmenter sa production d’énergie dès 2029. Par la même occasion, elle a encouragé les Manitobains à réduire leur consommation d’électricité.

Hydro-Manitoba pourrait s’associer à des entreprises privées pour investir, entre autres, dans la production d’énergie éolienne. Elle étudie également des moyens de réduire la demande aux heures de pointe, en facturant aux consommateurs, par exemple, des tarifs différents selon le moment de la journée, a expliqué Mme Grewal.

Le gouvernement néo-démocrate a depuis clairement indiqué qu’il s’opposait à ces deux idées.

En ce qui concerne le développement de nouvelles ressources énergétiques, nous voulons que celles-ci soient générées par le secteur public, a déclaré vendredi le ministre des Finances et ministre responsable d’Hydro-Manitoba, Adrien Sala.

D’après Adrien Sala, il est trop tôt pour dire de quelles manières la province choisira de varier ses modes de production d’énergie.

Le gouvernement ne souhaite pas pas non plus explorer des options liées à une hausse des prix ou de tarification à la demande , précise-t-il.

En réponse à la question d’un journaliste, Adrien Sala n'a pas directement indiqué s'il avait pleinement confiance en la PDG ou si elle continuerait à occuper son poste.

Nous avons pleinement confiance en notre conseil d'administration et en notre nouveau président pour garantir que nous progressions dans l’atteinte de nos besoins énergétiques d'une bonne manière, en garantissant, encore une fois, la fiabilité, l'abordabilité et en nous assurant que ces ressources énergétiques appartiennent à l'État, soutient-il.

De son côté, le parti progressiste-conservateur, représentant l’opposition officielle, considère que Jay Grewal a présenté un plan clair pour répondre aux besoins énergétiques alors que la société d'État est profondément endettée.

Elle savait que son travail, en fin de compte, pourrait être en jeu ici. Mais elle a quand même choisi de faire ces commentaires publiquement parce que, quel que soit son parti politique ou son idéologie, elle croit que c'est la bonne voie pour faire prospérer cette société d'État dans l'avenir, argue Grant Jackson, porte-parole progressiste-conservateur en matière d'hydroélectricité.

En quinze ans, la dette de la société d’État a triplé en raison de deux projets de construction, soit la ligne de transmission Bipolaire III et la centrale hydroélectrique de Keeyask. Au total, ces deux projets ont engendré des coûts dépassant de 3,7 milliards de dollars le budget alloué.

Jay Grewal, nommée en 2019 par l’ancien gouvernement progressiste-conservateur, n’était pas disponible pour une entrevue vendredi.

Plus tôt cette semaine, elle a déclaré que le temps et le coût associés à la construction d'une autre centrale électrique expliquent en partie pourquoi Hydro-Manitoba envisage de s’associer à des entreprises privées.

Lors de la campagne électorale, le NPD avait exprimé son désir de voir Hydro-Manitoba demeurer une entité entièrement publique.

Par ailleurs, à l’heure actuelle, aucune date n’a été fixée pour le début du gel des tarifs d’électricité promis par le NPD pendant la campagne. Adrien Sala n’a pas précisé, vendredi, si le gel allait être appliqué d’ici les prochaines élections, prévues en 2027.

Nous en reparlerons plus tard, lorsque nous verrons comment les choses évoluent chez Hydro-Manitoba, indique-t-il.

En décembre dernier, la plupart des membres du conseil d'administration ont été remplacés.

Avec les informations de La Presse canadienne