Un article écrit par Radio-Canada

Colombie-Britannique : les fortes variations de température posent un danger aux abeilles

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Les abeilles jouent un rôle clé dans le secteur de l’agriculture de la province, particulièrement pour la culture des bleuets.Cliquez ici pour afficher l'image d'en-tête
Les abeilles jouent un rôle clé dans le secteur de l’agriculture de la province, particulièrement pour la culture des bleuets.

Les récents écarts de température en Colombie-Britannique suscitent des inquiétudes pour la santé de certains animaux, notamment les abeilles, voire sur leur survie.

À titre d'exemple, la communauté d'Abbotsford, dans la vallée du Fraser, a connu un écart de presque 34 °C en un peu plus de deux semaines. Les températures sont passées de -15,4 °C, le 12 janvier, à plus de 18 °C, le 30 janvier.

Alison McAfee, chercheuse en apiculture à l'Université de la Colombie-Britannique, s'inquiète de ces changements sur les abeilles. Elle explique que les écarts extrêmes de température sont particulièrement dangereux pour les populations de bourdons. 

En effet, les « faux printemps » pourraient devenir plus fréquents et faire sortir prématurément les reines de leur hibernation. Les reines pourraient alors être surprises par une baisse de la température au moment même de construire un nouveau nid.

Conséquences sur la flore

Mike Wallace, directeur général de l’Association des producteurs de canneberges de la Colombie-Britannique, affirme qu'une baisse des populations d'abeilles nuirait à la pollinisation des cultures de baies.

Il estime cependant qu'il est trop tôt pour dire si le changement de température a causé des dommages : Les abeilles sont nécessaires à une bonne pollinisation des canneberges, comme elles le sont pour toutes les cultures de baies.

Espèces menacées de disparition

Alison McAfee ajoute que l'inquiétude s'étend de la même manière aux abeilles domestiques, bien que les apiculteurs puissent les aider à gérer les risques liés à la température.

Elle précise toutefois que certaines espèces de bourdons d'Amérique du Nord sont déjà sous pression et risquent de disparaître.

Bombus occidentalis [le bourdon occidental] est une espèce indigène de la Colombie-Britannique qui était si commune qu'elle était utilisée pour la pollinisation commerciale et qui a été décimée au point que je n'en vois plus , explique Alison McAfee.

Le bétail a du mal à s'adapter

Le changement a été radical, dit Kevin Boon, directeur général de l’Association des éleveurs de bétail de la Colombie-Britannique. Il estime que le changement rapide des températures est difficile pour les animaux d’élevage.

Ils sont beaucoup plus heureux lorsqu'ils passent du froid au chaud que du chaud au froid. Mais il est très difficile pour leur corps de s'adapter.

Kevin Boon, directeur général de l’Association des éleveurs de bétail de la Colombie-Britannique

D’après lui, les éleveurs doivent s’adapter à ces changements, en adaptant l’alimentation et leurs enclos.

Kevin Boon ajoute que les éleveurs sont également très attentifs à la fonte prématurée des manteaux neigeux due au temps chaud. Cela risque d'aggraver les conditions de sécheresse et d'empêcher les agriculteurs de produire suffisamment d'aliments pour le bétail.

Nous devons donc espérer que nous aurons un peu plus d'humidité pour remplir [les réservoirs], précise-t-il. Mais ce n'est pas encore le moment de paniquer, loin de là.

D'après les informations de La Presse canadienne