Un article écrit par Alexandra Duchaine

Cultiver des citrouilles géantes : la passion de Lionel Truchon

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Lionel Truchon a 77 ans. Plutôt que d’aller « perdre son temps à la Place du Royaume » comme les autres retraités, dit-il en souriant, il « s’amuse » chez lui. Il fait du jardinage, travaille la terre pour y voir pousser des citrouilles, mais pas n'importe lesquelles : les siennes sont géantes!

Au cours d’une marche dans ses champs sous le soleil, Lionel Truchon montre ses cucurbitacées avec fierté. Ses plants sont denses et foisonnants. Quelques-uns grimpent même dans les arbres. Une citrouille pesante se balance ainsi sur une branche, à la manière d’une pomme.

D’autres, encore plus gigantesques, se trouvent sur le sol. Je pense qu’elles pèsent entre 30 et 40 livres, même plus. Pas loin de cinquante livres, peut-être bien, déclare-t-il.

Le Baieriverain a acheté son terrain il y a 10 ou 11 ans, pour le plaisir d’occuper ses vieux jours, loin de se douter qu’il y apercevrait des citrouilles aux tailles impressionnantes.

J’aime ça. Ça m’amuse. À ma retraite, plutôt que de m’en aller perdre mon temps à la Place du Royaume, comme il y en a que je vois, [...] je fais du jardinage. Je fais tout ce que j’aime faire. Je manque mon coup, je recommence encore. J’essaie d’autres choses.

Lionel Truchon, retraité et cultivateur

Dans ses essais et erreurs, il a toutefois trouvé le secret des citrouilles bien portantes : du fumier de poule.

Il pointe un tas de déjections du doigt, un sourire espiègle au visage. Tu le vois-tu? J’appelle ça de l’engrais de poule. J’ai des pondeuses, je ramasse mon fumier, je le mélange avec de la terre noire, explique-t-il.

L'agriculteur amateur cultive aussi des courges et d'autres légumes, qu'il arrose surtout avec de l’eau de pluie, pour économiser la ressource. Je viens arroser mes fleurs avec des petits arrosoirs à main. C’est de l’ouvrage, reconnaît le septuagénaire.

Les gens me disent que je suis fou de faire ça.

Lionel Truchon, retraité et cultivateur

Faire ça ou parler en mal du monde, je suis aussi bien de faire ça, avoue-t-il, reprochant à demi-mot à sa génération son amour du commérage.

Ses citrouilles, il les dépose sur le bord du chemin, devant la maison, afin qu'elles profitent aux familles à l'approche d'Halloween. Quand il y a des surplus, il les remet à des banques alimentaires ou à des communautés religieuses.

L'homme en profite également, car sa compagne et sa fille cuisinent des frites de citrouilles, des muffins et de la compote.

Ma femme, c’est un cordon bleu. Elle aime ça. Elle travaille tout le temps. Elle n’arrête pas, admet-il. Qui se ressemble s'assemble, indique le dicton.

Avec les informations de Catherine Fillion