Peter Poncak, l'homme qui a harcelé Sébastien Rioux sur les réseaux sociaux pendant près de deux ans, devra purger une peine de neuf mois de prison suivis de trois ans de probation.
La décision a été rendue jeudi après-midi au palais de justice de Rivière-du-Loup.
Les faits reprochés à l'homme de 38 ans de Gatineau se sont déroulés entre le 1er mai 2020 et le 4 août 2021. Durant cette période, Peter Poncak a envoyé un nombre incalculable de messages haineux, y compris des menaces de mort, à Sébastien Rioux sur les réseaux sociaux.
Il a plaidé coupable d'une accusation de harcèlement criminel en mars 2023.
Il a tué quelque chose en moi qui ne pourra plus jamais revenir. Mon interaction avec les réseaux sociaux ne sera plus jamais la même
, a dit la victime lors de son témoignage, jeudi.
Il a réussi à créer en moi le sentiment de ne plus être en sécurité nulle part.
La Couronne demandait une peine de 9 à 12 mois d'emprisonnement suivis de 3 ans de probation. Les avocats de la victime ont fait valoir que Sébastien Rioux vivait toujours avec les conséquences de ces événements.
Selon eux, le contenu des messages envoyés et la durée de l'affaire constituaient des facteurs aggravants.
La défense, elle, recommandait une peine de 9 à 12 mois dans la collectivité avec probation.
Je jugeais mal les conséquences de mes gestes. Je n’ai pas de souvenir qu’il m’ait dit d’arrêter. Je n’allais pas bien à ce moment-là
, a témoigné Peter Poncak pendant son contre-interrogatoire.
Être troll me permettait d’oublier mes propres malheurs.
Cette affaire pourrait bien faire jurisprudence puisqu'il s'agit d'une des premières causes entendues en matière de cyberharcèlement. Dans sa décision, la juge Luce Kennedy a affirmé qu'elle voulait envoyer un message clair à Peter Poncak.
Rappelons que cet homme n'en était pas à ses premiers démêlés avec la justice. Il a été reconnu coupable à six autres reprises de harcèlement, de voies de fait et d'omission de se conformer à des ordonnances entre 2008 et 2021.
Avec les informations de Patrick Bergeron