Quatre ans après le début de la pandémie de COVID-19, l’UPAC poursuit les enquêtes et les mises en accusation liées à de faux passeports vaccinaux. Une autre adjointe administrative a notamment été épinglée.
Selon les informations obtenues par Radio-Canada, l’Unité permanente anticorruption (UPAC) demeure active en ce qui touche des enquêtes liées aux passeports vaccinaux frauduleux.
Près de 300 dossiers d’infractions pénales sont toujours en traitement à la cour ou signifiés aux contrevenants
, signale le porte-parole Mathieu Galarneau.
Ces dossiers s’ajoutent à 186 autres où les accusés ont déjà reconnu leur culpabilité, précise-t-il.
Il y a également des dizaines d’enquêtes toujours en cours.
La dernière mise en accusation concerne une adjointe administrative d’un CISSS en Montérégie, Geneviève Laplante, accusée de production de faux et d’utilisation non autorisée d’un ordinateur.
Selon l’enquête de l’UPAC, l’accusée aurait employé frauduleusement un ordinateur afin de créer une dizaine de fausses preuves vaccinales.
Les crimes présumés se seraient produits entre le 6 janvier et le 12 février 2022.
Joint par Radio-Canada, l’avocat de Mme Laplante n’a pas été en mesure de commenter.
Une autre adjointe administrative condamnée à 18 mois
Mis en place en 2021, ces passeports vaccinaux ont été délivrés à des millions de Québécois afin de leur permettre notamment de fréquenter des commerces, des salles de spectacle, et d’avoir la possibilité de voyager dans plusieurs pays en étant exemptés de la quarantaine de 14 jours au retour.
Les enquêtes de l’UPAC ont permis à ce jour d’identifier du personnel soignant et du personnel administratif dans les établissements de santé qui ont collaboré à la production de passeports vaccinaux frauduleux.
Dylan Fortin a reconnu sa culpabilité le 1er novembre au palais de justice de Saint-Jérôme et a été condamnée à 18 mois d’emprisonnement à être purgés dans la collectivité, avec une probation de 24 mois, et à une amende compensatoire de 3600 $ à payer en 24 mois
, signale Mathieu Galarneau, de l’UPAC. À défaut de paiement, elle devra purger 60 jours d'emprisonnement consécutifs.
L’ex-adjointe administrative du CISSS des Laurentides avait utilisé les accès liés à sa fonction afin de produire de fausses preuves vaccinales donnant accès au passeport vaccinal délivré par le gouvernement du Québec
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Deux ans plus tard
Il y a deux ans, Enquête révélait l’existence d’un réseau de faux passeports vaccinaux qui avait réussi à déjouer le système grâce à la complicité essentielle d’une employée qui travaillait comme vaccinatrice, cette fois-ci dans une clinique de vaccination de la Montérégie-Centre. Son poste lui donnait accès aux renseignements personnels des usagers qui avaient pris rendez-vous pour recevoir un vaccin en utilisant la plateforme Clic Santé.
L’employée pouvait ainsi produire une preuve de vaccination pour des patients qui n’avaient pas besoin de se présenter. Dans certains cas, elle aurait aussi fourni une preuve de vaccination pour une deuxième dose, toujours sans qu’un vaccin ait été administré.
Les complices se seraient partagé des sommes qui pouvaient atteindre 3000 $ par passeport frauduleux, selon nos informations.