Un article écrit par Jérôme Labbé

Québec déplace une autre fois les épreuves ministérielles de fin d’année

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À la demande des syndicats, le ministère de l'Éducation du Québec a une autre fois modifié le calendrier de ses épreuves ministérielles de fin d’année. (Photo d'archives)Cliquez ici pour afficher l'image d'en-tête
À la demande des syndicats, le ministère de l'Éducation du Québec a une autre fois modifié le calendrier de ses épreuves ministérielles de fin d’année. (Photo d'archives)

À la demande des enseignants, le gouvernement Legault modifie une fois de plus le calendrier de ses épreuves uniformes, certaines d'entre elles ayant été prévues pour la dernière semaine de classe, une période habituellement consacrée aux voyages de fin d'année et aux cérémonies de remise des diplômes.

Un nouvel horaire des épreuves ministérielles au primaire et au secondaire a été dévoilé vendredi, modifiant ainsi les dates annoncées par le ministère de l'Éducation du Québec (MEQ) la veille.

Au primaire, le dernier examen ministériel aura lieu le 13 juin, et au secondaire, le 20 juin.

La tenue d'un examen de mathématiques pour les élèves de 6e année, du 17 au 19 juin, était particulièrement contestée par les syndicats, qui se plaignaient de ne pas avoir été consultés.

Le remaniement de calendrier des épreuves uniformes de fin d'année a été rendu nécessaire par les grèves des observées par la FAE et la FSE-CSQ à la fin de 2023, qui ont privé les élèves de 9 à 22 jours d'enseignement.

En présentant son plan de rattrapage, le 9 janvier, le ministre Bernard Drainville avait annoncé qu'à l'instar des épreuves uniformes de décembre, celles prévues pour mai et juin seraient décalées de deux à sept jours, sans toutefois dépasser le vendredi 21 juin.

Or, le calendrier soumis jeudi aux syndicats prévoyait, au niveau primaire, la tenue de certains examens 11, 12, voire 13 jours au-delà de la date initialement encerclée au calendrier.

Certaines épreuves uniformes avaient été déplacées dans la semaine du 17 juin, soit trop tard au goût de nombreux enseignants, qui faisaient valoir que cette période était historiquement consacrée à d'autres types d'activités (voyages, spectacles, activités sportives, etc.).

Indignée, la FAE avait déclaré sur le réseau X que les dates proposées ne [prenaient] pas en considération certains enjeux majeurs dans les milieux.

Selon elle, l'absence d’un temps de correction réaliste, entre les examens et la fin de l'année scolaire, et la désuétude de certaines écoles alors que la température extérieure, à la mi-juin, est élevée, devaient être prises en compte pour établir le calendrier scolaire de fin d'année.

Plusieurs syndiqués ont perçu comme un manque de respect le fait d'avoir prescrit des examens jusqu'au 19 juin. C'est le cas de Pierre Gagnon, enseignant de 5e année à Montréal. Je commence à être convaincu que quelqu'un au gouvernement nous en veut d'avoir fait la grève pendant 22 jours, nous a-t-il confié en entrevue.

Ce nouveau rebondissement survient dans un climat déjà tendu entre le gouvernement Legault et les syndicats d'enseignants, ceux-ci étant ces jours-ci occupés à voter sur les accords de principe conclues entre les deux parties pendant les Fêtes.

Le Syndicat de l'enseignement de la Haute-Yamaska (SEHY) s'est d'ailleurs prononcé vendredi à 50,58 % en faveur de l'entente passée entre Québec et la FAE le 28 décembre dernier, ce qui devrait être suffisant pour que celle-ci soit entérinée par le Conseil fédératif, mercredi prochain.

Avec les informations de Sébastien Desrosiers