Un article écrit par Radio-Canada

Le Canada réfléchit à des sanctions contre des colons israéliens « extrémistes »

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Un homme montre la photo d'un colon israélien armé dans le village d'As-Sawiyah, au sud de Naplouse, en Cisjordanie occupée, le 29 novembre 2023. Un Palestinien a été tué fin octobre dans ce village par un colon israélien alors qu’il cueillait des olives près de son domicile.Cliquez ici pour afficher l'image d'en-tête
Un homme montre la photo d'un colon israélien armé dans le village d'As-Sawiyah, au sud de Naplouse, en Cisjordanie occupée, le 29 novembre 2023. Un Palestinien a été tué fin octobre dans ce village par un colon israélien alors qu’il cueillait des olives près de son domicile.

Le premier ministre Justin Trudeau a affirmé vendredi que son gouvernement envisage d’imposer des sanctions contre des colons israéliens « extrémistes » en Cisjordanie occupée, où les violences ont considérablement augmenté en marge de la guerre dans la bande de Gaza.

La violence des colons en Cisjordanie est absolument inacceptable et met en péril la paix et la stabilité dans la région, a déclaré le premier ministre canadien en point de presse.

Nous examinons comment faire en sorte que les responsables de la violence extrémiste ou de la violence extrême des colons en Cisjordanie soient tenus de rendre des comptes. Nous envisageons des sanctions contre les colons extrémistes.

Justin Trudeau, premier ministre du Canada

Dans une entrevue accordée au quotidien The Globe and Mail, la ministre fédérale des Affaires étrangères, Mélanie Joly, a abondé dans ce sens, affirmant qu’une décision sera prise dans les prochaines semaines.

Ces déclarations surviennent au lendemain d’une décision des États-Unis d’imposer des sanctions contre quatre colons, accusés d’attaques ou d'actes de terrorisme contre des Palestiniens, ou encore de gestes qui sapent la paix, la stabilité et la sécurité dans le territoire occupé par Israël.

La situation en Cisjordanie, en particulier les niveaux élevés de violence des colons extrémistes, les déplacements forcés de personnes et de villages et la destruction de biens, a atteint des niveaux intolérables et constitue une menace grave pour la paix, la sécurité et la stabilité de la Cisjordanie, de Gaza, d'Israël et de la région du Moyen-Orient, a écrit le président américain Joe Biden dans un décret.

Les colons sanctionnés sont désormais interdits de séjour aux États-Unis et leurs avoirs seront gelés, ont indiqué des responsables américains à l’AFP.

Début décembre, les États-Unis avaient déjà annoncé des restrictions de visa contre des colons israéliens extrémistes, mais il s'agit ici des premières sanctions financières.

Le gouvernement israélien de Benyamin Nétanyahou compte d'ardents défenseurs de la colonisation, dont le ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, chef du parti d'extrême droite Force juive.

Réagissant au décret américain, M. Nétanyahou a dit estimer qu’il n’y avait pas de place pour des sanctions contre les colons israéliens, affirmant que la majorité de ces colons sont des citoyens respectueux de la loi.

La Cisjordanie, territoire palestinien occupé depuis 1967 par Israël, est secouée par un regain de violences depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas dans la bande de Gaza, déclenchée par l'attaque sans précédent de ce mouvement islamiste palestinien sur le territoire israélien, le 7 octobre.

Selon l'Autorité palestinienne, au moins 364 Palestiniens ont été tués depuis cette date par des soldats ou des colons israéliens en Cisjordanie.

Plus de 2,9 millions de Palestiniens vivent en Cisjordanie occupée, séparée de la bande de Gaza par le territoire israélien. Et environ 490 000 Israéliens y vivent également, dans des colonies jugées illégales par le droit international.