Une première fédération syndicale en santé au Québec rejette une proposition de règlement et entend retourner négocier les conditions de travail de ses membres.
Selon les informations obtenues par Radio-Canada, une cinquantaine de représentants du Conseil fédéral de la Fédération de la santé du Québec, affiliée à la Centrale des syndicats du Québec (FSQ-CSQ), membre du Front commun, ont rejeté à 98 % l’entente sectorielle intervenue le 24 décembre dernier, au cours des derniers jours.
Dans une communication partagée jeudi aux plus de 5200 membres de la FSQ-CSQ, l’équipe de négociation dit être consciente que certains aspects demeurent de graves irritants, notamment la bonification du temps supplémentaire à taux double la fin de semaine, qui ne s’applique pas à tout le monde, ou encore la disparité entre les travailleuses à temps partiel et celles à temps complet sur l’octroi du temps supplémentaire, ainsi que le non-paiement d’un pourcentage des permis des ordres professionnels
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La délégation a jugé qu’il y avait eu des reculs à la table, donc l’instance a jugé que l’entente n’était pas assez intéressante pour vous la présenter.
En décembre, le Conseil du Trésor soutenait pourtant que la proposition de règlement, convenue avec la Fédération de la santé du Québec, permettra notamment d'obtenir une meilleure conciliation travail et vie personnelle, d’améliorer l’offre de service pendant les quarts de travail défavorables et d’assurer une organisation du travail plus souple au bénéfice de l’ensemble de la population
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La FSQ-CSQ représente plus de 5200 infirmières, infirmières auxiliaires et inhalothérapeutes qui travaillent dans les régions de Montréal, de Laval, de la Côte-Nord, du Nord-du-Québec et de la Gaspésie.
Il s’agissait d’un des plus petits syndicats en santé faisant partie du Front commun.
L’équipe de négociation entend demander l’intervention d’un conciliateur et précise aux membres qu'ils seront appelés à voter prochainement sur l’entente de principe de règlement intersectoriel concernant le salaire, les assurances, les droits parentaux, les disparités et la retraite
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On a bien entendu le message de nos membres
, explique la présidente de la FSQ-CSQ, Isabelle Dumaine. Nos membres nous ont dit que ce n’est pas suffisant (...) et c’est clair que nous on veut faire notre demande de conciliation dès la semaine prochaine, on verra la partie patronale.
Des répercussions possibles
Lors des négociations du Front commun, la Confédération des syndicats nationaux (CSN), la CSQ, la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ) et l'Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS) ont négocié en commun les clauses intersectorielles liées à la rémunération.
Chaque syndicat négociait néanmoins les clauses sectorielles.
Selon nos informations, la décision de la FSQ-CSQ pourrait avoir des répercussions sur les processus d’approbation des autres syndicats en santé.
Du côté de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN), par exemple, le plus important syndicat en santé avec 120 000 membres, les délégués des syndicats affiliés ont recommandé, début janvier, la proposition de règlement. Des assemblées générales doivent se dérouler jusqu’au 20 février.
Dans ce cas, les membres sont appelés à voter sur l’ensemble, sans distinction entre le sectoriel et l’intersectoriel.
Cette décision de la FSQ-CSQ pourrait aussi avoir un effet dans le contexte de la création de l’employeur unique Santé Québec. Chaque syndicat devra mettre en valeur ses forces pendant la période de maraudage pour représenter les 300 000 travailleurs du secteur public en santé.
La Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ), qui représente 80 000 infirmières, n’a toujours pas convenu d'une entente à ce jour.