Un article écrit par Simon Deschamps

Le Manitoba lance un projet pilote pour réduire l’attente aux urgences

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Une clinique d'urgences mineures a été mise en place au Centre des sciences de la santé de Winnipeg, à la fin de l'été 2023. (Photo d'archives) Cliquez ici pour afficher l'image d'en-tête
Une clinique d'urgences mineures a été mise en place au Centre des sciences de la santé de Winnipeg, à la fin de l'été 2023. (Photo d'archives)

Le gouvernement du Manitoba ajoute des ressources à la clinique d'urgences mineures du Centre des sciences de la santé à Winnipeg, dans le cadre d'un projet pilote de quatre semaines, afin de désengorger les salles d'urgences.

Uzoma Asagwara, ministre de la Santé du Manitoba a annoncé l'augmentation des heures durant lesquelles un médecin sera présent à cette clinique et l'expansion du nombre de médecins y travaillant, lors d’une conférence de presse au plus grand hôpital de Winnipeg, vendredi après-midi. Un médecin de plus y travaillera six heures par jour toute la semaine.

Trop souvent les Manitobains qui requièrent des soins mineurs attendent trop longtemps pour les soins dont ils ont besoin à l'urgence. On le voit ici à HSC avec des volumes élevés de patients et de longs temps d'attente, indique Uzoma Asagwara.

C'est peut-être une chute, une blessure au hockey, peut-être que votre enfant a besoin de points de suture. Ce sont des trucs qui peuvent être soignés à la clinique des soins mineurs et ça libérera une place à l'urgence pour des gens qui ont vraiment besoin de soins urgents.

La médecin en chef du Centre des sciences de la santé, Manon Pelletier, indique qu'à l'heure actuelle une dizaine de médecins font partie de l'équipe qui travaille à la clinique d'urgences mineures. Elle précise qu'un seul médecin travaille durant un quart de travail, mais le but est d'avoir une infirmière praticienne qui travaille en même temps.

Avec un deuxième médecin durant un quart de travail, lorsque nous sommes en mesure d'avoir plus d'un prestataire de soins dans la clinique, nous pouvons répondre à beaucoup plus de patients et les voir beaucoup plus tôt, affirme Manon Pelletier.

Depuis l'ouverture de la clinique au mois d'août et jusqu'à maintenant, la clinique a pu soigner 2100 patients, leur évitant l'attente à l'urgence. Habituellement les patients sont sortis en deux heures de la clinique, se réjouit Manon Pelletier.

Elle ajoute que la clinique voit en moyenne une quarantaine de patients par jour, mais avec l'augmentation du nombre d'heures où un médecin est disponible des dizaines de plus pourraient être vus.

Uzoma Asagwara indique que la province a injecté environ 33 000 $ dans cette initiative.

Les salles d’urgence font face à des couloirs bondés

Des données de l'Office régional de la santé de Winnipeg démontrent que 10 % des personnes qui se sont rendues aux urgences de l'Hôpital Saint-Boniface et de l'Hôpital Grace ont attendu pendant plus de 14 heures pour recevoir des soins en novembre 2023.

En juin dernier, le temps d'attente moyen était de 7 heures à l'Hôpital Grace, et de 8 heures, à l'Hôpital Saint-Boniface.

La médecin en chef de l'ORSW, Joss Reimer, estime que ces heures d'attente sont trop longues.

Personne ne devrait attendre 14 heures pour recevoir des soins dans une salle d'urgence. On y va parce qu'on a besoin de soins urgents, affirme-t-elle. Je veux vraiment que ces heures d'attente s'améliorent.

Joss Reimer croit que cet engorgement des salles d'urgence est causé par une prévalence de la grippe et une pénurie de main-d’œuvre.

Selon elle, des efforts ont été déployés pour renforcer les soins à domicile pour permettre aux patients de sortir de l'hôpital plus rapidement.

Par ailleurs, une décision récente a été prise pour embaucher davantage de professionnels de la santé alliés pour permettre aux patients qui ont besoin de soins 7 jours sur 7 de rentrer chez eux.

Stacey Carrière a été transportée par ambulance à l'urgence de l'Hôpital Saint-Boniface le matin du 10 janvier. Sa fille de 6 ans l’a retrouvée inconsciente dans sa maison et a appelé le 911.

Lorsqu'elle a été amenée à l'hôpital sur un brancard, les couloirs étaient bondés, raconte-t-elle.

J'ai attendu dans le couloir. Cela m'a semblé une éternité, mais il s'est écoulé environ 45 minutes avant que les ambulanciers n'effectuent un triage affirme Stacey Carrière. J'ai ensuite attendu environ une demi-heure, puis ils m'ont fait un électrocardiogramme et je suis restée assise là pendant environ 16 heures.

Après 16 heures d'attente, elle a pris la décision de partir après s'être fait dire par une infirmière que l'attente pouvait se prolonger. Cette dernière lui a suggéré de rentrer chez elle et de prendre rendez-vous avec son médecin de famille.

Avec des informations de Josh Crabb