Le Group Health Centre, à Sault-Sainte-Marie, annonce qu’entre 8 et 10 médecins de famille quitteront leur poste d’ici le 31 mai, privant environ 10 000 patients de leur fournisseur de soins primaires.
Certains de ces médecins partent à la retraite, d'autres arrêtent pour d’autres raisons.
À cause de la COVID-19, beaucoup de médecins ont reporté la date de départ à la retraite. Maintenant, ils quittent la profession. Ils sont au point où ils ne peuvent plus continuer
, explique le président de la section de médecine générale et familiale de l'Association médicale de l'Ontario, le Dr David Barber.
Ils aimeraient ne pas laisser les patients sans médecin, mais ils ont, eux aussi, une vie à mener
, ajoute David Barber, également médecin de famille.
Le Dr Barber déplore que de jeunes diplômés choisissent de plus en plus de ne pas se lancer dans la médecine familiale parce que ce n'est pas une profession très attrayante
.
Dans un communiqué publié jeudi, le Dr David Barber demande au gouvernement de stabiliser la crise en garantissant que les médecins de famille reçoivent une rémunération équitable qui suit le rythme des pressions inflationnistes et reflète les soins complexes qu’ils prodiguent.
Les difficultés financières liées à la gestion d’un cabinet familial provoquent du stress, de l’épuisement professionnel et un moral extrêmement bas chez bon nombre de médecins de famille.
Des formalités administratives lourdes
Le Dr Barber évoque aussi le travail administratif qui pèse sur les médecins. Il indique qu’ils passent jusqu'à 20 heures par semaine à remplir des papiers, à renouveler des médicaments.
Les médecins de famille passent la moitié de leur temps à faire de la paperasse, ce n'est pas pour cela qu’ils ont été formés.
Il fait savoir que la section qu’il préside ne cesse de demander l’aide au gouvernement, mais que son discours tombe dans l’oreille d’un sourd
.
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La section de médecine générale et familiale de l'Association médicale de l'Ontario ne se décourage pas pour autant.
Elle demande au gouvernement de financer de toute urgence des équipes de professionnels paramédicaux qui effectueraient une partie du travail que font les médecins de famille.
Ceux-ci peuvent ainsi se concentrer sur les patients
, déclare le Dr Barber.
L’appel semble être entendu par le ministère de la Santé.
Dans un courriel, une porte-parole de la ministre qui affirme être au courant de la situation à Sault-Sainte-Marie nous a répondu dans un courriel que le ministère se prépare à lancer la plus grande expansion de nouvelles équipes de soins primaires dans l’histoire de l’Ontario, y compris deux nouveaux sites à Sault-Sainte-Marie
.
Le maire de Sault-Sainte-Marie, Matthew Shoemaker, promet aussi faire quelque chose dans l’immédiat face à cette situation qui laisse un nombre important de sa population sans médecins de famille.
Lundi, je demanderai au conseil de la Ville d’ajouter les infirmières praticiennes parmi les gens que nous attirons vers notre région
, laisse-t-il savoir.
Le comité devra chercher à attirer des médecins comme d’habitude, mais aussi des infirmières praticiennes. On espère que celles-ci aideront pour les soins de santé primaire
, croit le maire Shoemaker.