Un article écrit par Radio-Canada

Construction d’un laboratoire « de pointe » à Vancouver pour lutter contre le cancer

Santé > Recherche médicale

Un cyclotron sur le campus de l'Université de la Colombie-Britannique, à Vancouver.Cliquez ici pour afficher l'image d'en-tête
Un cyclotron sur le campus de l'Université de la Colombie-Britannique, à Vancouver.

La construction d’un nouveau laboratoire de cyclotron et de radiopharmacie est en cours sur le campus de l’Université de la Colombie-Britannique, à Vancouver, pour lutter contre le cancer.

Ce laboratoire « de pointe », selon la province, augmentera, à partir de 2026, la production des radiotraceurs cliniques, les isotopes radioactifs utilisés en imagerie médicale pour détecter et surveiller les cancers.

Selon le ministre de la Santé, Adrian Dix, un Britanno-Colombien sur deux devra faire face à un cancer au cours de sa vie, et la plupart des résidents connaîtront quelqu'un qui est touché par la maladie.

D’ici 2034, nous passerons de 30 000 diagnostics de cancers par an à 44 000 par an [...] soit quasiment 50 % d’augmentation en 10 ans [...] en Colombie-Britannique. [...] Il faut augmenter notre capacité et la qualité des soins de BC Cancer et des régies de santé.

Adrian Dix, ministre de la Santé de la Colombie-Britannique

Ces prévisions nécessitent que la Colombie-Britannique en fasse davantage pour améliorer la qualité des soins, précise le ministre. C’est pourquoi la province investit 21 millions de dollars dans le nouveau laboratoire, pour améliorer l’accès aux scanners TEP/CT, et 11 millions de dollars pour de la recherche avancée au sein du Centre canadien d'accélération des particules TRIUMF. Cet investissement fait partie du plan contre le cancer sur 10 ans de la province.

De son côté, la BC Cancer Foundation apporte 3,5 millions de dollars pour soutenir les investissements en capital et 15 millions de dollars pour financer la recherche.

Damien Contandriopoulos, professeur à l'École de sciences infirmières de l'Université de Victoria, considère que cet investissement est important pour la recherche et une bonne chose à faire à moyen terme. Cependant, il considère que l'annonce ne change rien pour les patients qui auront besoin de soins à court terme.

L'essentiel de ce qui fait la différence pour le patient, ce n'est pas tellement la technologie dans un premier temps, c'est une suite de délais. Donc, quand on n'a pas un médecin de famille ou une infirmière praticienne, le premier délai, c'est d'arriver à rencontrer un professionnel de la santé qui va écouter, prendre les bonnes décisions, référer les gens vers des spécialistes, récupérer les résultats des tests.

Damien Contandriopoulos, professeur à l'École de sciences infirmières, Université de Victoria

Les indicateurs en termes d'attente sont tous mauvais, et c'est dangereux pour la population , ajoute le professeur.

Un investissement pour la détection des cancers et la recherche

Adrian Dix a reconnu, lors de la conférence de presse, que la province faisait face à des difficultés qui ont conduit, par exemple, à envoyer des patients à l’étranger, tout en ajoutant : Nos résultats en matière de cancers sont parmi les meilleurs dans le monde en Colombie-Britannique.

D’avril à décembre 2023, le nombre de patients recevant des chimiothérapies a augmenté de 11 % en un an, certainement un record au cours des 15 dernières années, selon le ministre.

Pour Adrian Dix, il faut rapprocher les soins au plus près des communautés. Les scanners TEP/CT assurent 16 000 examens de tomodensitométrie par an, et à partir de la mise en activité du nouveau cyclotron, il devrait être possible d’en effectuer 41 000 par an. À plusieurs reprises, Adrian Dix a évoqué des résidents à Victoria qui l’ont remercié pour l'arrivée d’un scanner TEP/CT dans la capitale.

Don Wilson, directeur médical du programme d'imagerie fonctionnelle à BC Cancer, précise qu'à ce jour, il existe quatre scanners TEP/CT à Kelowna, à Vancouver et à Victoria.

Nigel Smith, directeur général de TRIUMF, note qu’il y a actuellement six cyclotrons sur le campus de l’UBC. Ce nouvel investissement aura un impact important, selon lui, et devrait mettre la Colombie-Britannique à l'avant-plan de l'écosystème de la médecine nucléaire au pays. Il espère que cela permettra également de développer de nouvelles thérapies contre le cancer.

Le Dr François Bénard, directeur général principal de la recherche à BC Cancer, dit qu'il s'agira aussi de former la prochaine génération de chercheurs.

Avec des informations de Catherine Dib