La Dre Julie Lajoie, qui est experte en virologie et immunologie à l'Université du Manitoba, fait partie d'un groupe de chercheurs qui cherche à créer un vaccin thérapeutique contre le virus du papillome humain, à l'origine du cancer du col de l'utérus.
Les instituts de recherche en santé du Canada ont octroyé un financement pour une période de 5 ans pour l'avancement de cette recherche. La somme est de 956 250 $, comme l'indique le site internet de l'organisme fédéral.
Les travaux de recherche ont commencé l'an dernier grâce à un autre financement, obtenu de la Fondation Gate, comme l'explique la Dre Julie Lajoie.
Les échantillons sont déjà collectés. Maintenant, nos congélateurs sont pleins de petites cellules qu'on va pouvoir analyser grâce au nouveau financement
, se réjouit-elle.
Ces échantillons ont été collectés en partie au Kenya grâce à un partenariat qui existe entre l'Université du Manitoba et l'Université de Nairobi depuis 40 ans. Les deux établissements ont établi des cliniques pour la prévention des maladies transmissibles sexuellement.
La Dre Julie Lajoie précise que, à ce jour, 10 cliniques ont été mises sur pied.
[Cette recherche], c'est vraiment une continuité des études sur le virus de l'immunodéficience humaine qu'on a faite chez les travailleuses du sexe au Kenya. C'était quelque chose que la communauté demandait beaucoup au Kenya
, dit-elle.
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La Dre Julie Lajoie explique que la recherche se fait sur deux continents. Elle précise que le Canada dispose d'un vaccin préventif contre le VPH depuis plusieurs années, alors que le Kenya l'offre depuis moins de 5 ans.
Le virus du papillome humain (VPH) est l'une des infections transmissibles sexuellement (ITS) les plus répandues au Canada et dans le monde
, précise une page web de l'Agence de la santé publique du Canada.
Selon les estimations, jusqu'à 75 % des femmes et des hommes sexuellement actifs auront au moins une infection à VPH dans la région anogénitale durant leur vie, mais la plupart des personnes ayant un système immunitaire efficace parviendront tôt ou tard à l'éliminer
, écrit l'agence fédérale.
La Dre Julie Lajoie indique que le but de l'étude est de comparer le système immunitaire des personnes qui ont réussi à éliminer l'infection de celles qui en souffraient toujours après un an.
Un vaccin thérapeutique qui pourrait justement activer les bonnes cellules immunitaires pour réussir à enrayer les infections
, affirme-t-elle. On a espoir, avec le vaccin préventif et potentiellement un vaccin thérapeutique, de se dire que, d'ici peut-être 15 ou 20 ans, on a enrayé les cancers reliés à l'infection au VPH.
Selon le Partenariat canadien contre le cancer, chaque année, plus de 1300 personnes au Canada reçoivent un diagnostic de cancer du col de l’utérus et plus de 400 en meurent.
Avec des informations d'Alexia Bille