Un article écrit par Radio-Canada

Un alunissage de haute précision pour la sonde japonaise

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L'astromobile japonaise SLIM sur la Lune. Image captée par l'une des deux caméras de Sora-Q, un robot ultra-compact (8 cm et 250 g).Cliquez ici pour afficher l'image d'en-tête
L'astromobile japonaise SLIM sur la Lune. Image captée par l'une des deux caméras de Sora-Q, un robot ultra-compact (8 cm et 250 g).

Le petit engin spatial japonais SLIM qui s'est posé vendredi dernier sur la Lune a touché le sol à environ 55 mètres de sa cible, soit un très haut degré de précision, a annoncé l'agence spatiale japonaise (JAXA).

L'objectif de faire alunir ce module dans un rayon de 100 mètres par rapport à sa cible, contre plusieurs kilomètres en général pour les missions lunaires, a donc été atteint.

La JAXA a aussi publié jeudi de premières images de cet alunissage, qui a représenté une prouesse inédite pour le Japon, devenu le cinquième pays au monde à réussir à se poser sur le satellite naturel de la Terre après les États-Unis, l'URSS, la Chine et l'Inde.

Mais l'exploit nippon a été accompagné d'un sérieux bémol : SLIM (Smart Lander for Investigating Moon) a connu un problème avec ses panneaux solaires, ce qui a contraint la JAXA à éteindre son alimentation électrique moins de trois heures après son alunissage, pour économiser ses batteries en vue d'un éventuel redémarrage ultérieurement.

La JAXA pense qu'il est possible que les panneaux solaires de SLIM fonctionnent à nouveau quand l'angle du soleil sur le lieu de l'alunissage aura changé.

SLIM a aluni dans un petit cratère de moins de 300 mètres de diamètre, appelé Shioli, et a pu débarquer normalement ses deux mini astromobiles censées mener des analyses de roches provenant de la structure interne de la Lune (le manteau lunaire), encore très mal connue.

En 2022, une sonde de la JAXA, Omotenashi, embarquée à bord de la mission américaine Artemis 1, avait connu une défaillance fatale de ses batteries peu après son éjection dans l'espace.

Et, en avril 2023, un alunisseur de l'entreprise japonaise Ispace s'était écrasé à la surface de la Lune, ayant raté l'étape de la descente en douceur.

Atteindre la Lune reste un immense défi technologique, même pour les grandes puissances spatiales : l'entreprise privée américaine Astrobotic, sous contrat avec la NASA, a annoncé jeudi que son alunisseur Peregrine avait été volontairement détruit, probablement désintégré en rentrant dans l'atmosphère terrestre avant d'atteindre son objectif.

La NASA a aussi reporté de près d'un an les deux prochaines missions de son grand programme de retour sur la Lune, Artemis, à septembre 2025 et à septembre 2026.