Un organisme sans but lucratif de la région de Moncton, au Nouveau-Brunswick, a transformé une ancienne ferme en centre de rétablissement pour des sans-abris qui veulent surmonter leur toxicomanie.
Le nouvel établissement du Humanity Project se trouve à Little River, à environ 37 km au sud-ouest de Moncton.
Je me sens comme si j’étais chez moi maintenant
, affirme Shawn Robicheau, qui s’y remet d’une dépendance.
C’est la première fois depuis cinq ans que Shawn Robicheau, 40 ans, a un toit sous lequel il se sent chez lui. Il vit depuis décembre dans l’une des 21 minimaisons de la ferme. Il dormait auparavant dans les rues de Moncton en essayant de s’abriter avec du carton et des couvertures.
J’ai eu des engelures aux mains et sur mon corps. Je ne crains pas d’en avoir ici
, dit-il.
Le Humanity Project aide des personnes à obtenir une place au centre de désintoxication de Moncton et à tout autre rendez-vous médical nécessaire, puis il les amène à cette ancienne ferme.
Je fais ce travail depuis dix ans et je ne crois pas avoir été aussi heureux auparavant que je le suis en ce moment, en voyant la différence chez ces personnes
, affirme Charlie Burrell, fondateur de l’organisme.
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Prêt à entreprendre son rétablissement
Cole Fullerton, 21 ans, habite dans une minimaison de la ferme depuis un mois. Il vivait auparavant dans la rue. Il avait développé une dépendance à la méthamphétamine et commencé aussi à consommer du fentanyl.
J’ai fait une surdose et je suis allé voir Charlie. Il a dit : "Je vais t’amener au centre de désintoxication." Il m’a amené là, puis directement ici. Il m’a sauvé
, explique le jeune homme.
Je suis prêt à entreprendre mon rétablissement. Ici, c’est parfait pour cela. C’est un milieu tranquille, et les gens sont gentils
, ajoute Cole Fullerton.
De grands besoins, mais un nombre de places limité
L’organisme qui travaille sur ce projet depuis des années a fait construire les minimaisons à l'automne. La Ville de Moncton lui a accordé 310 000 $ pour cela. Le gouvernement a annoncé jusqu’à 1,2 million de dollars pour financer les services.
Les minimaisons ont chacune un lit, un espace de rangement, une petite table, un petit réfrigérateur ainsi qu'un système de chauffage et de climatisation. Le bâtiment principal de la ferme abrite un salon, les salles de bain, la cuisine et les salles servant à divers programmes.
L’établissement n’accepte que des personnes qui veulent se rétablir. Toute consommation de drogue y est interdite.
C’est le personnel qui détermine quels clients peuvent s’installer dans les minimaisons. On privilégie les plus vulnérables, explique M. Burrell.
Qui accepter et qui écarter? Nous choisissons les personnes qui risquent le plus de mourir
, dit-il.
Charlie Burrell ajoute que de nombreuses personnes qui vivent dans la rue cherchent désespérément à s'en sortir.
Il s’attend à ce que toutes les minimaisons soient occupées d’ici quelques semaines.
D’après un reportage d’Alexandre Silberman, de CBC