Un article écrit par Laurent Rigaux

Autobus scolaires surpeuplés : des chauffeurs sont inquiets à l’Î.-P.-É.

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Certains autobus de la Commission scolaire de langue française sont très achalandés.Cliquez ici pour afficher l'image d'en-tête
Certains autobus de la Commission scolaire de langue française sont très achalandés.

Le chef du syndicat représentant les chauffeurs d'autobus scolaires de l'Île-du-Prince-Édouard a fait part, le mardi 23 janvier, de ses préoccupations liées aux autobus surpeuplés. Il s'est notamment adressé aux députés membres du Comité permanent de l'éducation et de la croissance économique.

La plupart des autobus scolaires de la province ont une capacité de 72 élèves. Ce chiffre est basé sur l'hypothèse que trois élèves peuvent s'asseoir dans chaque siège, quel que soit leur taille ou leur âge.

Installer trois enfants du primaire dans un siège n'est pas un problème. Mais lorsque vous essayez d'y faire entrer trois élèves du secondaire ou du premier cycle du secondaire, c'est comme mettre trois d'entre vous dans un siège, a lancé Robert Geiss aux députés.

La surpopulation est devenue si grave dans certains autobus, selon le responsable syndical, que les étudiants s'installent dans les allées et que les conducteurs ne peuvent pas voir dans leur rétroviseur au-delà de la troisième ou de la quatrième rangée.

En ce qui nous concerne, ce n'est tout simplement pas sûr. S'il y a un accident ou si nous devons nous arrêter rapidement, les enfants vont revoler. Des gens vont être blessés, prévient Robert Geiss.

Joël Bernard, gestionnaire du transport à la Commission scolaire de langue française, note que la situation est moins critique dans le réseau francophone, mais que la croissance démographique dans les écoles de Charlottetown et de Summerside pourrait poser des problèmes.

On a quelques autobus qui sont pas mal pleins, presque au maximum, alors ça se peut bien que le problème s'en vienne pour nous aussi, prévient-il.

Joël Bernard estime cependant qu'il est possible d'être en sécurité dans les autobus les plus achalandés en répartissant mieux les élèves.

Peut-être ne pas avoir partout des adolescents assis ensemble, si on est obligé de remplir au maximum, détaille-t-il, reconnaissant qu'il est compliqué pour les chauffeurs de faire respecter une telle exigence.

Des ados, ça veut s'asseoir avec des ados. C'est des amis. Et c'est la même chose pour les petits.

Joël Bernard, gestionnaire du transport à la Commission scolaire de langue française

Le syndicat souhaiterait que la capacité des autobus soit réduite en comptant chaque adolescent comme 1,5 passager, comme cela se fait dans d'autres provinces, selon Robert Geiss.

Dans un autobus de 72 places, cela signifierait, par exemple, que 40 jeunes enfants pourraient s'asseoir, ainsi que 21 adolescents, qui compteraient pour 32 passagers.

Robert Geiss affirme que la province lui a répondu qu'elle travaillait sur le sujet, mais que le nombre limité de véhicules dont elle dispose mène pour le moment au statu quo.

De son côté, Joël Bernard dit que des discussions ont lieu avec le ministère de l'Éducation pour l'achat de nouveaux autobus, afin de réduire le nombre d'élèves par véhicule, mais aussi pour diminuer la longueur des trajets.

Le responsable note que le temps presse : Je dirais [qu'il ne reste] pas plus d'un an ou deux avant que nos autobus qui sont proches de la capacité soient rendus là, puis qu'on soit obligé de vraiment faire quelque chose.

Avec des informations de CBC