Un article écrit par Josie-Anne Taillon

Concentrés sur les mondiaux, avec une pensée pour Paris

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Rylan Wiens (à l'avant) et Nathan Zsombor-Murray (à l'arrière) lors des Jeux panaméricains de Santiago au ChiliCliquez ici pour afficher l'image d'en-tête
Rylan Wiens (à l'avant) et Nathan Zsombor-Murray (à l'arrière) lors des Jeux panaméricains de Santiago au Chili

Ils ont 22 et 20 ans et répondent aux questions avec le calme et la sagesse des vieux routiers du circuit.

Rylan Wiens et Nathan Zsombor-Murray font partie des plongeurs canadiens qui tenteront la semaine prochaine, aux Championnats du monde à Doha, de sécuriser des places pour le pays en vue des Jeux olympiques de Paris. Ce sera la dernière occasion pour les plongeurs de décrocher des billets supplémentaires pour l’événement.

Wiens peut obtenir une place de plus pour le Canada au 10 m et les deux plongeurs peuvent qualifier le pays au 10 m synchronisé.

À l’aube de la compétition au Qatar, les jeunes hommes semblent confiants et leurs objectifs ne se limitent pas qu’aux quotas olympiques.

C’est sûr que, tout d’abord, nous voulons nous qualifier en synchro et je peux ajouter une place pour le Canada en individuel, précise Rylan Wiens. Donc, un top 7 en synchro et un top 18 à l’épreuve individuelle. Mais je compte assurément terminer plus haut dans les deux compétitions et viser une médaille.

Son coéquipier de Pointe-Claire abonde dans le même sens : l’objectif est de grimper sur le podium.

La cible du duo est tout à fait réaliste. Aux mondiaux de Budapest, en 2022, à seulement leur deuxième compétition internationale, ils ont décroché le bronze, devenant du même coup les premiers Canadiens médaillés à l’épreuve masculine au 10 m synchronisé.

Radio-Canada Sports présentera les Championnats du monde de sports aquatiques en webdiffusion et sur Tou.tv à compter du 2 février.

Ils n’ont pu répéter l’exploit en 2023 puisque Wiens était blessé au dos et n’a pas pris part aux mondiaux, à Fukuoka, au Japon.

Le plongeur de Saskatoon, qui a ressenti quelques douleurs au cou au cours des dernières semaines, assure que le problème est derrière lui.

Leur parcours individuel, parsemé de quelques médailles ces deux dernières années, laisse entrevoir de belles choses pour l'avenir.

S’ils ont la tête et le corps à Doha, il y a toujours une petite pensée pour Paris pas très loin. Mais pour Zsombor-Murray, cela n'entame en rien leur concentration.

C’est une bonne pratique pour les Olympiques. Ce sera pas mal les mêmes personnes qu’aux Jeux. C'est pas mal aussi le même niveau, le même nombre de compétiteurs. Chez les hommes, au 3 m, ça va être un événement de 70 personnes, alors c'est très lent et très long. Je dirais que les Olympiques, ce n'est pas vraiment une distraction.

Si près et si loin à la fois

La complicité et les bons résultats des plongeurs en synchro sont d’autant plus étonnants qu’ils s’entraînent très peu ensemble.

Nathan Zsombor-Murray est basé à Montréal, tandis que Rylan Wiens s’entraîne dans sa Saskatchewan natale.

Parce que l’on ne s’entraîne pas ensemble, nous devons nous assurer que nos plongeons individuels sont aussi bons que possible, explique Wiens. Si nos plongeons individuels vont bien, ça nous prend habituellement environ deux jours ensemble pour retrouver notre synchronisme.

Cette fois-ci, on s’est trouvé du temps pour s'entraîner une semaine à l’avance (à Montréal), ajoute Zsombor-Murray.

Le duo a aussi eu le luxe d’avoir une semaine de préparation supplémentaire à Dubaï avant de se rendre à Doha.

Tous les espoirs sont donc permis aux mondiaux pour les plongeurs et pour l’équipe canadienne.

En avril dernier, le directeur de l’Institut canadien de plongeon de Montréal, Aaron Dziver, affirmait en entrevue que Wiens et Zsombor-Murray ne sont ni plus ni moins que les meilleurs plongeurs au 10 m depuis Alexandre Despatie.

Le duo semble bien supporter la pression qui vient avec cette comparaison.

Ça me rend vraiment fier de tout le chemin parcouru, mais aussi du travail acharné et des heures que j'investis à l’entraînement, répond le Saskatchewanais. Oui, c’est de la pression, mais c’est aussi un privilège d’être dans cette position et d’avoir l’occasion de faire des vagues dans le monde du plongeon ces prochaines années.

C'est certainement motivant pour nous. Ça nous donne le courage de mettre l'effort et de viser les standards qu’on a sur nos épaules, renchérit Zsombor-Murray.

Ils participeront à l’épreuve synchronisée dans la capitale qatarie, le 8 février, puis à l’épreuve individuelle, le 9. Si tout se passe comme prévu, ils pourraient prendre part à leurs deuxièmes Jeux olympiques en juillet.

Même si les deux jeunes hommes soulignent avec calme l’expérience qu’ils ont acquise à Tokyo et leur degré de préparation, ils ne peuvent s’empêcher de toucher du bois avant de répondre aux questions sur une éventuelle participation à Paris 2024.

S'ils plongent à la hauteur de leur talent, ils n’auront pas besoin de chance.