Un article écrit par Radio-Canada

De l’argent pour former les gestionnaires des organisations sportives

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Isabelle Charest

Le gouvernement du Québec débloque une somme de 3,3 millions de dollars sur cinq ans pour aider les gestionnaires d’organisations sportives à se professionnaliser.

La ministre responsable du Sport, du Loisir et du Plein air, Isabelle Charest, en a fait l’annonce vendredi matin.

La somme servira à mettre sur pied des formations, mais aussi des guides et divers outils pour aider les gestionnaires des fédérations sportives à faire face aux nouveaux défis en ce qui a trait à la gouvernance, l’éthique organisationnelle, la gestion et le leadership.

La ministre souligne que l’objectif est que le sport et le loisir au Québec soient mieux gérés.

Les administrateurs de nos ligues sportives ou de loisir sont souvent des bénévoles qui n’ont pas de formation dans ce milieu-là, a rappelé Isabelle Charest. Ils ont toutes les bonnes intentions, ils veulent le bien des jeunes, mais ils n’ont pas les outils ou les compétences, donc ça comble ce besoin-là.

La ministre estime qu’environ 1000 personnes par année pourront en profiter.

Selon une étude menée par le Pôle sports HEC Montréal en 2021, plusieurs gestionnaires d’organisations sportives se sentaient démunis face aux nouveaux enjeux de gouvernance et notaient leur manque de compétences et de ressources.

La ministre Charest a d’ailleurs noté à quel point le milieu s’est complexifié et que les attentes ont changé au cours des dernières années.

Trois importants partenaires

Pour la mise en application des objectifs, la ministre compte, outre le Pôle sports HEC Montréal, sur la participation active du Collège des administrateurs de sociétés de l'Université Laval, ainsi que celle de l'Institut sur la gouvernance d'organisations privées et publiques.

Pour Éric Brunelle, directeur du Pôle sports HEC, l'appui gouvernemental est un moment marquant dans l'histoire de l'industrie sportive au Québec. Les sommes ainsi fournies entreront en jeu sur trois axes déjà bien définis.

On va essayer d’aider trois clientèles particulières. D’abord, les directeurs généraux qui ont un impact sur l’ensemble des pratiques organisationnelles et qui, ensemble, peuvent influencer le secteur.

Éric Brunelle, directeur du Pôle sports HEC

On a aussi une directive pour aider les jeunes femmes avec le Parcours de la relève, qui est unique au monde. On y accompagne des jeunes femmes pendant 16 semaines pour les préparer à la gestion d’une organisation sportive en combinant mentorat et cours de développement sur des thématiques propres au leadership féminin.

Enfin, il y aura bientôt un espace pour les entraîneurs sportifs. Les coachs sont des gestionnaires qui auront également besoin d’aide pour professionnaliser le secteur, a-t-il renchéri.

Visiblement encouragé par l'engagement offert par Québec, M. Brunelle a fait allusion aux gains rapides qui pourraient en découler.

Si on est plus professionnel, on risque d’être plus performant et de dégager plus de ressources pour nos organisations. On espère que la professionnalisation aidera le secteur à générer plus de revenus, à être plus performant à tous les points de vue, incluant la sécurité pour les jeunes.

Éric Brunelle, directeur du Pôle sports HEC

Sur le terrain, l'oreille bien collée sur ces bénévoles qui tiennent le sport organisé québécois à bout de bras, Isabelle Ducharme se réjouit de voir les fédérations mieux être encadrées par ces mêmes individus mieux formés et déjà bien au fait des besoins les plus criants.

C’est une très bonne nouvelle pour la professionnalisation du milieu sportif. Il y a plein de gens de la relève qui rêvent de telles formations. Et pour ceux qui sont déjà en poste, c’est le meilleur outil pour se développer comme personne et développer leur organisation.

Pour la directrice générale de Sports Québec, il faudra aussi assurer les fédérations qu'elles auront les moyens de rémunérer ces nouveaux professionnels au moment où le personnel hautement qualifié ne court pas les rues.

Avoir de meilleurs professionnels et de meilleurs salaires, tout en faisant face à la pénurie de main-d’œuvre, est un défi en soi. C’est essentiel pour nous parce qu’on travaille avec des humains. Pour nous, ça reste un débat qu’il faudra poursuivre et on espère qu’il y aura des investissements dans ce secteur également.

Avec les informations de Jean-François Chabot