Un article écrit par Stéphanie Dupuis

L’année 2023, propulsée par les succès technologiques

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L'année 2023 a été particulièrement riche pour l'industrie du jeu vidéo, mais aussi les avancées en intelligence artificielle (IA) et la prochaine génération de casques de réalité mixte. Cliquez ici pour afficher l'image d'en-tête
L'année 2023 a été particulièrement riche pour l'industrie du jeu vidéo, mais aussi les avancées en intelligence artificielle (IA) et la prochaine génération de casques de réalité mixte.

Sorties vidéoludiques à la pelletée, démocratisation de l’intelligence artificielle générative, il n’y a pas à dire, les technomanes en ont eu pour leur argent en 2023. Retour sur les bons coups du secteur des technologies.

Des jeux vidéo qui en mettent plein la vue

Avec des sorties de haut calibre telles Baldur’s Gate 3, Alan Wake 2, Dead Space, Diablo IV, Marvel’s Spider-Man 2 et Super Mario Bros. Wonder, pour ne nommer qu’elles, l’industrie du jeu vidéo a signé l’une des années les plus prolifiques de son histoire.

Un succès que l’on pourrait attribuer au fait que beaucoup de jeux sortis cette année ont été créés pendant la pandémie, une période où il y a eu énormément d’embauches pour de gros projets, note Carl-Edwin Michel, chroniqueur techno.

Cumulant les succès critiques et les succès commerciaux, des jeux conçus en partie ou en entier au Canada, plus particulièrement à Québec, ont aussi fait les manchettes.

Sea of Stars, du studio indépendant de Québec Sabotage, a remporté le titre du meilleur jeu indépendant aux Game Awards, qu’on appelle les Oscars du jeu vidéo. Baldur’s Gate 3, couronné jeu de l’année lors de la même cérémonie, a été en partie développé lui aussi à Québec par les studios Larian, présents dans sept bureaux dans le monde.

Lorsqu’on mentionne l’industrie du jeu vidéo au Canada, on pense souvent à Montréal, qui est la plaque tournante au pays, mais aussi à Vancouver et parfois à Toronto. Maintenant, on pensera davantage à Québec.

Que ce soit avec ses succès indépendants ou AAA, Québec a fait sa place comme ville importante au Canada dans l’industrie du jeu vidéo, et prouve qu’elle détient d’excellents talents, affirme Carl-Edwin Michel, aussi fondateur de l’entreprise de sport électronique Northern Arena.

Une bande-annonce de GTA VI

Après 11 ans d’attente, les adeptes de jeux vidéo ont enfin eu droit aux premières images de la très attendue suite de la série Grand Theft Auto, dont le plus récent opus, GTA V, remonte à 2013.

C’est massif et très excitant, car ça a marqué une génération dans le monde du jeu vidéo. Même le grand public connaît bien le jeu.

Carl-Edwin Michel

Ça a marqué autant l’industrie du jeu vidéo que le monde politique, en raison de la violence de GTA, qui a entraîné son bannissement dans certains pays, ajoute l’expert.

L’engouement était tel que la vidéo de la bande-annonce a fracassé le record du contenu non musical le plus regardé en 24 heures sur la plateforme YouTube, avec plus de 93 millions de vues.

Les fans devront toutefois patienter encore puisque la sortie de GTA VI est prévue pour 2025.

La durabilité à l’avant-plan

Les annonces en faveur de l’environnement ont occupé une place importante dans les événements d’envergure des géants des technologies en 2023.

Beaucoup d’entreprises en parlent de plus en plus. [Des géants de la technologie] ont un objectif [de carboneutralité] d’ici 2030, et ça se sent.

Carl-Edwin Michel

Apple a délaissé son câble Lightning, exclusif à la marque, pour nombre de ses appareils, dont l’iPhone 15. Le géant à la pomme devrait ainsi permettre de réduire les déchets électroniques en adoptant le port USB-C plus universel. L’entreprise a également dévoilé cette année son premier appareil carboneutre : l’Apple Watch Series 9.

Ces dernières années, elle a aussi joint sa voix à d’autres géants tels Samsung, Nokia et Google, afin de faciliter la réparation de ses appareils.

S’il est intéressant de constater cette nouvelle place que prennent les questions de l’environnement dans les discours des géants de la technologie, il faut toutefois faire attention au greenwashing [écoblanchiment] et aux offensives marketing, admet Carl-Edwin Michel, ajoutant qu’il se réjouit tout de même de voir que les géants semblent prendre les bouleversements climatiques au sérieux.

Mentionnons également que ces initiatives ont été forcées par des lois adoptées notamment dans l’Union européenne et aux États-Unis.

Rachat record d’Activision-Blizzard par Microsoft

La transaction entourant le rachat par Microsoft du géant Activision-Blizzard, qui compte à son catalogue des jeux vidéo ultrapopulaires tels Candy Crush, World of Warcraft et Call of Duty, a tenu en haleine les joueurs et les joueuses tout au long de l’année.

La communauté d’adeptes de jeux vidéo craignait notamment de voir leurs séries préférées devenir des exclusivités des consoles Xbox, détenues par Microsoft, au grand dam des propriétaires de consoles PlayStation. Et Microsoft a fait la tournée des organismes de régulation en Europe, en Amérique du Nord et en Amérique du Sud, pour défendre sa transaction, potentiellement anticoncurrentielle.

Finalement, le rachat historique – évalué à 69 milliards de dollars américains (94,3 milliards de dollars canadiens) – a donné lieu à des ententes inédites entre les géants du jeu vidéo.

Microsoft a signé des ententes, notamment avec Ubisoft pour les droits de diffusion en continu, et Nintendo, qui pourrait voir les Call of Duty débarquer sur sa console, explique Carl-Edwin Michel. L’entreprise s’est aussi entendue avec Sony pour garder ses jeux de tirs phares sur PlayStation.

Les jeux [d’Activision-Blizzard] vont, au final, être beaucoup plus accessibles. Au bout de la ligne, Microsoft, leur objectif, c’est que leurs jeux soient offerts sur le plus de plateformes possible. Et qui est-ce qui en sort vainqueur? Ce sont les joueurs.

Carl-Edwin Michel

Le spécialiste salue ces décisions, qui s’inscrivent à contre-courant d’une tendance forte depuis quelques années dans l’industrie du jeu vidéo, avec la prolifération des exclusivités à une seule console.

L’IA, parfois porteuse de bonnes nouvelles

On ne peut parler de l’année technologique sans mentionner l’importance qu’a prise l’intelligence artificielle dans nos vies. Même si elle ne fait pas l’unanimité, pour Carl-Edwin Michel, il s’agit d’une bonne technologie qui va nous faire avancer.

J’ai parlé à beaucoup de développeurs qui avaient peur, mais se sont vite rendu compte que l’IA leur facilitait la tâche. Ils sont beaucoup plus productifs dans ce qu’ils font.

Carl-Edwin Michel

Microsoft, qui a investi des milliards de dollars dans OpenAI, le créateur du robot conversationnel ChatGPT, a su tirer son épingle du jeu en adoptant une approche grand public, d’après le chroniqueur techno.

Pour lui, le déploiement de l’assistant d’IA Copilot de Microsoft est réussi : On nous dit que l’outil est là, qu’on peut le tester à partir du navigateur web, et on te montre même des exemples de questions que tu peux lui poser. C’est très facile.

Et coup de chapeau à Microsoft, selon l’expert, car les gens ont accès gratuitement à la plus récente version de ChatGPT, GPT-4, et au générateur d’images Dall-E 3 par le biais du moteur de recherche Bing ou encore à partir du navigateur Edge. Pour les autres, on y accède en payant un abonnement à OpenAI.

Le casque Apple Vision Pro

Le point culminant de la technologie de la réalité mixte, qui combine la réalité virtuelle (RV) et la réalité augmentée (RA), pourrait être atteint en 2024, avec le lancement prévu du casque Apple Vision Pro.

C’est un casque qui va nous amener plus loin dans notre interaction homme-machine, souligne Carl-Edwin Michel, qui donne en exemple la possibilité de taper deux fois des doigts pour sélectionner une entrée avec l’Apple Watch Series 9.

Rappelons que l’Apple Vision Pro a des origines québécoises, le géant à la pomme ayant racheté pour plusieurs dizaines de millions de dollars la jeune pousse montréalaise Vrvana, dont la plupart des membres ont travaillé en Californie à la confection du casque.

Ça montre encore une fois l’expertise québécoise, de chez nous, qui va à grande échelle dans la technologie.

Carl-Edwin Michel

Le spécialiste souligne tout de même quelques bémols, dont le prix, qu’il juge faramineux : Peut-être qu’à la fin de l’année prochaine, on va se parler pour faire notre bilan annuel, et je dirai que ça a été un flop.

Néanmoins, le chroniqueur dit avoir l’impression que c’est le début de quelque chose de nouveau pour les technologies immersives RA et RV combinées.