Dans une note interne intitulée « Bobby Kotick : avec gratitude », le PDG d’Activision-Blizzard a annoncé quitter la tête du géant du jeu vidéo Activision-Blizzard fin décembre. Son règne – 32 ans – a été ponctué de succès vidéoludiques, mais aussi terni, ces dernières années, quand il a été accusé d’avoir favorisé une culture sexiste dans l’organisation.
Il était resté en poste malgré une pétition réclamant son départ, qui avait été signée par 20 % des 9500 personnes travaillant au sein de l’entreprise en 2021 dans la foulée de ces accusations.
Le départ de Bobby Kotick le 29 décembre prochain n’est toutefois pas une surprise : il avait annoncé qu’il quitterait sa chaise à l'issue du rachat d’Activision-Blizzard par Microsoft, une transaction finalisée en octobre après une saga qui aura duré plus d’un an et demi.
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Cette annonce survient également quelques jours après que le Département californien des droits civils (California Civil Rights Department, CRD) a rendu son verdict sur les accusations de discriminations sexuelles généralisées au sein de l’entreprise.
Bobby Kotick y était notamment montré du doigt pour avoir fermé les yeux sur le harcèlement sexuel que vivaient quotidiennement des femmes de l’organisation, et dont il avait été mis au courant depuis des années
, sans remédier au problème.
Le CRD, qui a entamé ce processus en 2021, a finalement rendu ses conclusions le 15 décembre dernier.
Selon le document de l’entente, aucun tribunal ni enquête indépendante n'a étayé les allégations selon lesquelles il y a eu un harcèlement sexuel systémique ou généralisé chez Activision-Blizzard [ou que le conseil d'administration d'Activision Blizzard, y compris Bobby Kotick] a agi de manière inappropriée en ce qui concerne la gestion des cas d'inconduite sur le lieu de travail
.
Si un tribunal approuve ce règlement, l’entreprise de jeux vidéo devra tout de même verser 54 millions de dollars américains (71,8 millions de dollars canadiens) à un fonds de règlement destiné à indemniser les travailleurs et les travailleuses. Le montant servira aussi à couvrir les frais de justice.
En 2022, un autre règlement de 18 millions de dollars américains (24 millions de dollars canadiens) avait été conclu par Activision-Blizzard avec la Commission américaine pour l'égalité des chances en matière d'emploi (Equal Employment Opportunity Commission) dans le cadre d'un autre procès pour harcèlement sexuel et discrimination au sein de l'entreprise.
Une carrière riche
Dans sa note de départ, Bobby Kotick revient sur son mandat à la tête du développeur et éditeur de jeux à succès, lui qui dirigeait l’entreprise depuis 1991.
Parmi ses bons coups, il a supervisé, en 2003, le lancement de la série de jeux de tirs Call of Duty, qui connaît encore à ce jour un immense succès. Il était aussi derrière le succès des jeux musicaux Guitar Hero, qui ont toutefois connu un déclin quelques années plus tard.
Sous la direction de Kotick, Activision a aussi racheté plusieurs studios, dont Vivendi en 2007, ce qui a mené l’entreprise à se faire appeler Activision-Blizzard par la suite. Cela a également mené à l’acquisition de King en 2016, le développeur du phénomène mondial Candy Crush.
Finalement, le géant a été racheté par Microsoft en octobre pour la somme record de 69 milliards de dollars américains (91,8 milliards de dollars canadiens).
Je serai toujours profondément reconnaissant aux personnes qui ont contribué sans relâche à la construction de cette entreprise et je suis certain que vous continuerez à inspirer la joie et à unir les gens grâce au pouvoir du jeu
, a conclu Bobby Kotick dans sa note de départ.
Microsoft n’a pas encore annoncé qui le remplacera.