Le SAG-AFTRA, le syndicat des acteurs et des actrices aux États-Unis, a profité du salon de la technologie Consumer Electronics Show (CES), mardi, pour annoncer une entente qui facilitera l’attribution de licences pour l’utilisation de « répliques vocales numériques » par les studios de jeux vidéo.
Le syndicat s’est entendu plus précisément avec Replica Studios, une entreprise australienne qui se spécialise dans les voix générées par l’IA.
L’accord prévoit notamment d’exiger le consentement de l’artiste-interprète avant d'utiliser sa voix pour des dialogues vocaux générés par l’IA. En échange, la personne recevra une rémunération équitable qui limite également le nombre de fois que la voix peut être utilisée avant qu’un paiement supplémentaire ne soit exigé.
Ce nouvel ensemble de normes devrait protéger les acteurs et les actrices, mais aussi les artistes qui ont rendu l'âme (leurs ayants droit). Les personnages non joueurs (PNJ) – plus communément appelés NPC (pour non-playable characters) en anglais – animés par de larges modèles de langages (LLM) sont exclus de l’entente. Celle-ci ne précise pas si la voix des artistes pourrait être utilisée pour entraîner ces modèles.
D’après Duncan Crabtree-Ireland, directeur général national et négociateur en chef de SAG-AFTRA, cet accord ouvre la voie aux artistes du doublage pour explorer en toute sécurité de nouvelles occasions d'emploi pour leurs répliques vocales numériques
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Nous avons la possibilité de faire en sorte que la technologie fasse ce qu'elle est censée faire : améliorer la vie de chacun et chacune d'entre nous.
L’entente entre le SAG-AFTRA et Replica Studios survient quelques semaines après qu’un accord avec Hollywood a mis fin à une grève de plusieurs mois dans l’industrie. Cette dernière militait pour l'obligation d'obtenir le consentement des acteurs et des actrices avant d’utiliser une version de leur image générée par l’IA ainsi que pour une rémunération juste de ces interprètes.
Le syndicat affirme qu'il poursuit les négociations avec les principaux studios de jeux vidéo, car l’accord signé mardi ne représente qu’une mince partie de l’industrie.