Un peu moins de deux ans après avoir remis sa démission de son poste de directrice des opérations, Sheryl Sandberg a annoncé quitter le conseil d'administration du groupe Meta dans un message publié sur le réseau social jeudi.

C'est le cœur rempli de gratitude et l'esprit rempli de souvenirs que Sheryl Sandberg, 54 ans, dit avoir fait savoir au conseil d'administration de Meta qu'elle ne se présenterait pas à sa réélection en mai.

Après avoir quitté mon poste de directrice des opérations, je suis restée au conseil d'administration pour contribuer à assurer une transition réussie, poursuit celle qui avait été embauchée par le fondateur de Facebook, Mark Zuckerberg, en 2008 et était entrée au CA en 2012.

Elle estime désormais que l'activité de Meta est solide et bien positionnée pour l'avenir. Cela semble donc être le bon moment pour se retirer ». « À l'avenir, je servirai de conseillère auprès de l'entreprise et je serai toujours là pour aider les équipes de Meta, conclut le message publié par la femme d'affaires.

Le directeur général de Meta, Mark Zuckerberg, lui a répondu dans un commentaire : Merci Sheryl pour tes contributions extraordinaires à notre entreprise et à notre communauté au fil des ans. Ton dévouement et tes conseils ont joué un rôle déterminant dans notre succès, et je suis reconnaissant pour ton engagement inébranlable envers moi et Meta au fil des années.

Un parcours impressionnant, non sans taches

Sheryl Sandberg s’est jointe à Facebook en 2008 et a fait du populaire réseau social une machine publicitaire, un modèle économique controversé très gourmand en données personnelles. C’est par ailleurs sous sa gouverne qu’a éclaté le scandale de confidentialité de Cambridge Analytica.

Sous son aile, l'entreprise a également fait face à d’importantes critiques en lien avec la désinformation lors de l’élection présidentielle américaine en 2016, et a été montrée du doigt pour l’émeute du Capitole en 2021

Dire que ça n'a pas toujours été facile est un euphémisme. Mais c'est normal que ce soit difficile. Nos produits ont une portée immense, donc nous avons la responsabilité de les concevoir d'une façon qui protège la vie privée et la sécurité des personnes, avait-elle déclaré dans une publication annonçant sa démission en 2022.

Cette annonce n’avait pas impressionné Frances Haugen, l'ex-employée qui accuse le réseau social de privilégier systématiquement ses profits au détriment de la sécurité de ses utilisateurs et utilisatrices. Elle avait alors déclaré que son départ ne changerait probablement pas grand-chose au comportement du géant californien.

Selon cette lanceuse d’alerte, si Sheryl Sandberg n'a pas toujours su tenir tête à Mark Zuckerberg, elle n'en est pas moins celle qui a tenté d'apporter des réponses aux critiques sur le rôle de Facebook.

C'est elle qui a mis en place les services qui se sont préoccupés de la sécurité des gens vivant dans des endroits fragiles, comme l'Éthiopie, a-t-elle soutenu, faisant allusion notamment à l'équipe de réponse stratégique de Facebook, capable d'intervenir rapidement en situation de crise.

À la démission de Sheryl Sandberg en 2022, le patron et fondateur de la société, Mark Zuckerberg, avait rappelé que lorsqu’il l’avait embauchée, en 2008, il n'avait que 23 ans et ne savait rien sur la gouvernance des entreprises.

Elle en avait 38 et comptait une carrière au sein d'organisations prestigieuses, de la Banque mondiale au groupe de consultants McKinsey. Elle était aussi passée par le Trésor américain comme directrice du personnel et par Google comme vice-présidente chargée des ventes à l'international et des opérations.

En 2023, la femme d’affaires a lancé Lean In, une initiative de leadership pour les filles chapeautée par sa fondation privée, Sandberg Goldberg Bernthal Family Foundation, créée avec son défunt mari, Dave Goldberg. Parmi les grandes lignes du programme, on compte des ressources pour les adultes et un cursus éducatif pour les filles.